VISITE CE MATIN DE CENTRE DE SANTÉ PAR LES «CADRES DE SUIVI CITOYEN DES PRESTATIONS DE SERVICE» (STRUCTURES DU REN-LAC)

Ce matin du 24 mars 2020, après une émission radio sur la corruption en milieu scolaire, les deux CSC-PS (Cadre de Suivi Citoyen des Prestations de Service. Ce sont des structures locales du REN-LAC) de la ville de Yako mettent le cap sur le csps du secteur 4. Ils veulent ainsi constater les conditions de travail des agents et les conditions de soin des malades, surtout en cette période de pandémie.

Mais arrivés sur les lieux, la situation s'avère alarmante. Dans ce centre de Santé en effet, aucune mesure particulière n'indique que nous sommes dans une situation de pandémie grave où l'on compte les morts par jour. Des mesures du gouvernement, on en a recherché en vain. Interrogés, les agents de santé retorquent: « ici il n'y a rien. Nous n'avons rien. C'est comme ça.». Et vous-même, agent de santé, qu'est-ce qu'il vous a été donné pour vous protéger et prendre soin d'éventuels malade? La réponse est sans ambages : «rien. Ne voyez-vous pas vous-même ?».

Il faut dire que nous avons trouvé un centre de santé dans un total dénuement. Les agents de santé sont abandonnés à eux-mêmes: pas de matériel minimal de protection, aucune dotation, même de savon hydroalcoolique ou tout autre, etc. Un des agents de santé rencontré nous présente quelques salles afin que nous touchions du doigt la réalité : des lits qui semblent hors d'usage, des salles non éclairées et non ventilées, etc. Au total, ils n'ont véritablement pas plus de 4 lits pour tout le centre. Tout est vide. En réalité, ces conditions datent de très longtemps. « ici c'est comme ça », lance un agent. Notre camarade, membres du CSC-PS/Santé avec qui nous sommes, nous martèle : « partout c'est la même situation et même au CMA. Il n' y a rien ». Le décor est grave et étonnant, quand on sait que nous sommes dans une période où les morts se comptent par jour et par dizaines. On se demande dès lors : et si d'aventure il y a un cas ici, dans la ville ? Difficile d'apporter la réponse car on ne la saisit pas. Le seul constat est le dénuement.

Face à une telle situation, nous pensons qu'il faut que le gouvernement agisse et prenne des mesures à l'envergure de la situation. Si cela n'est pas fait, les populations courent le risque de vivre des situations extrêmement graves les semaines à venir. Il est donc interpellé à agir urgemment.